L'attaque est percutante, mais la défense pose question

Var Matin de ce jour consacre deux pages pleines pour une première interview de David Rachline maire de Fréjus sans questions vraiment dérangeantes. (La présence de sa mère conseillère municipale et de plusieurs couples d'adjoints non déclarés au Conseil municipal, révélée ici, ne pose sans doute pas question)

On l'avait connu très à l'aise, sur de lui ; à l'offensive sur les dossiers de la mosquée, sur le plan de sauvegarde de la Gabelle, etc.

On le retrouve depuis plusieurs jours beaucoup plus timoré, sur la défensive ou très évasif, face aux éléments qui sont ressortis ces derniers jours :

Les fascistes espagnols ? Il ne les connait pas. Ou plus. Ou ne prend pas le temps de savoir avec qui il est pris en photo. Ou reconnaît quand même qu'il voyait beaucoup de jeunes européens « engagés » à l'époque

Le journaliste de l'Express viré ? Il a fait un erreur. Il s'est laissé emporté. Il ne recommencera pas.

Marine Le Pen et le porc à la cantine ? On l'a mal comprise.

Son amitié et son admiration pour Alain Soral ? Il l'a fréquenté quand il était au FN, mais c'est fini, il n'est pas sur sa ligne, mais sur celle de Marine Le Pen.

La nomination d'emplois de cabinet membres du parti et non fréjusiens ? On s'entoure de compétences. (un énarque qui admet avoir volontairement creusé la dette de sa ville pendant des années et un gardien de prison !)

Son imitation d' Hitler en Mercedes ? Une blague de potache mal interprétée. En fait, il se moquerait des skinheads... « Ca nous est tous arrivé de nous moquer d'autrui... »

Ces faits divers dérangeants ? Des journalistes peu scrupuleux ou la main du parti socialiste

L'absence d''élus au sport, à la jeunesse, à l'environnement, etc. : « Ca va venir. Il y en aura bientôt »

(contrairement à ce qu'il dit ; ils ne pourront être nommés adjoints NDLR)

Le cumul des activités de son directeur de cabinet (deux fois élu à Avignon) : « il faut respecter la vie démocratique »

La suppression du drapeau européen sur le fronton de la mairie : « le seul symbole qui vaille, c'est le drapeau français »

La présence de trois couples cachés dans la majorité : « Oui il y a bien un couple. Ce n'est pas un crime ». (Non M. Rachline, il y a bien trois couples, dont deux couples tous les deux adjoints et rémunérés par la collectivité)

La présence de sa mère comme conseillère municipale ? Pas de réponse.

Voilà, ces propos sont censés être rassembleur.

On aurait aimé des arguments plus coriaces.

Nous les attendons.

Comme les premières décisions de son mandat, celles un peu moins symboliques que de retirer le drapeau européen du fronton de la mairie ou de recruter un cabinet « compétent » ultrapolitisé.

(Et l'on reviendra « bientôt » nous aussi, sur ses premiers mensonges)